Rôles de l’Artiste dans les Sociétés à Venir

Rôles de l’Artiste dans les Sociétés à Venir – Idées sur les Arts des Saint-Simoniens, de Lamennais et de Leroux (résumé)
                      
     Nous prendrons et étudierons trois ouvrages sur les arts, qui semblent avoir eu une grande influence sur certains artistes durant l’époque romantique, plus particulièrement Franz Liszt, Marie d’Agoult et George Sand.  Ces trois ouvrages sont : 1) Aux artistes. Du passé et de l’avenir des beaux-arts (doctrine de Saint-Simon) d’un saint-simonien, Emile Barrault, publié en 1830 ; 2) le tome 3 de l’Esquisse d’une philosophie de Félicité de Lamennais, publié en 1840 ; 3) un article de Pierre Leroux, “Poésie. Aux Philosophes (deuxième article) De la poésie de notre époque” publié en 1831 dans la Revue Encyclopédique.  
     Les saint-simoniens voulaient remplacer le christianisme par leur nouvelle religion, tout en conservant et imitant les rites et la hiérarchie de la religion catholique.  La “nouvelle religion” du Lamennais des années 1830, bien qu’il ait quitté le catholicisme, était encore dans la sphère du christianisme. Franz Liszt, Marie d’Agoult et George Sand s’intéressèrent d’abord à la doctrine saint-simonienne, puis passèrent aux idées religieuses de Lamennais.  Cependant, à cause d’une différence d’opinions sur les problèmes des femmes, George Sand quitta son “maître” Lamennais, pour suivre “l’Evangile” de Leroux.
     Dans son article de 1831, Leroux confie aux artistes un rôle de “prophète” de la nouvelle religion dans la société à venir.  Une telle conception de l’art et de l’artiste dérivait du saint-simonisme dont il était alors membre.  La société à venir et la nouvelle religion dans l’article de Leroux nous semblent avoir bien des points en communs avec celles de Lamennais.  Cependant, l’article de Leroux n’est pas un texte de propagande pour cette  nouvelle religion comme l’était Aux artistes de Barrault.  Il n’a pas non plus de couleur chrétienne comme l’Esquisse d’une philosophie de Lamennais.  Par contre, la notion de “vie universelle” du Leroux de 1831 se développera et deviendra, plus tard, une “religion de l’Humanité”, dont George Sand sera une adepte fervente.